La validation des méthodes analytiques selon les guidelines ICH
20/02/2020
Depuis 1990, l’ICH (International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceuticals for Human Use) a mis en place des guidelines permettant d’uniformiser les procédures au sein des industries pharmaceutiques.
Lors de la vente d’un produit pharmaceutique, le fabricant doit s’assurer que son produit est conforme aux règlementations et spécifications en vigueur. C’est dans ce cadre que des analyses sont réalisées en tout point de la production, dès la réception des matières premières, jusqu’à la libération du produit fini en passant par les étapes intermédiaires clefs.
Des analyses peuvent être de différentes natures selon l’étape du cycle de production : analyses physiques, chimiques ou microbiologiques, qualitatives et quantitatives. Pour des analyses de routine, la réglementation oblige la validation analytique des méthodes afin d’assurer la fiabilité des résultats.
Le tableau ci-dessous présente un rationnel associé à chaque critère de validation afin de bien comprendre l’intérêt de valider une méthode.
Critères | Méthodologie | Intérêt |
Spécificité | Analyser de façon indépendante toutes les substances connues pouvant être présentes au sein du produit fini. Analyser ensuite le mélange produit fini et substances connues (à hauteur de la spécification si possible pour les impuretés). | Il est important de prouver que le produit principal peut être analysé avec la même fiabilité qu’il soit seul ou en présence de ses produits secondaires. Une méthode spécifique justifiera de l’absence d’interférence lors de l’analyse du produit principal en présence de ses produits secondaires. |
Linéarité | Analyser 5 concentrations minimum du produit principal, recouvrant la gamme de validation sélectionnée et en incluant la concentration nominale. Evaluer la linéarité de la méthode à l’aide d’une régression linéaire par exemple. | Une réponse analytique doit absolument être proportionnelle à la concentration de l’analyte. Une méthode linéaire permet d’assurer un résultat fiable sur une gamme de concentration. Par exemple, l’impureté B qui se retrouve toujours présente à des teneurs différentes suivant les lots d’un produit fini A, sera quantifiée avec la même précision indépendamment de la quantité de B dans A. |
Gamme de validation | La gamme de validation (Validation range) est l’intervalle de concentration dans lequel la méthode est dite validée. En dehors de cet intervalle, la méthode n’est pas considérée comme validée. L’intervalle est défini lors de l’évaluation de la linéarité et de la justesse. | La gamme de validation doit absolument être respectée car toute méthode analytique possède des limites d’utilisation. En effet, une méthode n’est parfois plus linéaire à très basse ou à très haute concentration par exemple. Il en est de même pour l’exactitude. La gamme de validation permet donc de fixer des limites d’utilisation de la méthode. |
Exactitude | L’exactitude (ou justesse) sera déterminée par comparaison d’une valeur de concentration théorique avec la valeur expérimentale. En général exprimée sous forme de % de recouvrement. Cette évaluation devra être confirmée sur 9 préparations minimum (en général 3 préparations sur 3 niveaux) en recouvrant la gamme de validation. | L’exactitude d’une méthode permet de déterminer l’écart entre la valeur analytique et la valeur dite « vraie ». Le dosage d’un produit fini par exemple, devra fournir des résultats très proches de la réalité. Les critères d’acceptation seront fixés en tenant compte de la spécification même du produit à analyser. |
Répétabilité | Effectuer 6 fois l’analyse à la concentration nominale par exemple (à partir de préparations indépendantes), dans les mêmes conditions et environnements. | La répétabilité est le critère justifiant de la précision de la méthode d’analyse. En effet, il est primordial de prouver qu’une analyse répétée dans les mêmes conditions donne un résultat identique. |
Fidélité intermédiaire | Reproduire la partie répétabilité (ou exactitude) dans le même laboratoire en y incluant plusieurs paramètres extérieurs changeant, par exemple : technicien différent, jour différent et/ou équipement différent. | La partie fidélité intermédiaire permet de justifier de l’indépendance de la méthode avec des évènements extérieurs à la méthode elle-même au sein d’un même laboratoire. En effet, la méthode d’analyse doit être reproduite avec la même fiabilité indépendamment des conditions météorologiques, du technicien effectuant l’analyse ou de l’équipement (marque, modèle…) utilisé. |
Reproductibilité | Reproduire la partie répétabilité (ou exactitude) deux laboratoires différents en y incluant plusieurs paramètres extérieurs changeant par exemple les paramètres suivants : technicien, jour et/ou équipement. | La partie reproductibilité permet de justifier de l’indépendance de la méthode entre deux laboratoires. Très souvent, ce critère une fois validé est utilisé pour garantir le transfert de la méthode dans le deuxième laboratoire. La validation est alors appelée « co-validation ». |
Limite de détection et quantification | La limite de détection est la concentration la plus basse détectable. La limite de quantification est quant à elle la concentration la plus basse quantifiable. Ces seuils seront déterminés en analysant la substance à des concentrations de plus en plus faibles jusqu’à ses limites. Afin de justifier l’atteinte de ces critères, le signal sur bruit peut être utilisé, par exemple en chromatographie. | Toute méthode d’analyse possède ses propres limites de fiabilité, précision, exactitude etc. La limite de quantification est généralement la concentration la plus basse de la gamme de validation. En ce qui concerne la limite de détection, elle est un moyen de pouvoir confirmer la présence d’une substance au sein d’un produit fini, sans pour autant pouvoir la quantifier. |
Robustesse | La robustesse est étudiée en simulant volontairement des variations mineures de plusieurs paramètres (une variation à la fois). On étudie par exemple la variation mineure d’une longueur d’onde, d’un pH, d’une phase mobile ou d’une température de colonne. | La robustesse étudie l’influence de petites variations pouvant intervenir de façon aléatoire dans un laboratoire. Cette étude permet donc de prouver qu’une méthode est plus ou moins sensible aux aléas pouvant perturber les conditions d’utilisation d’une méthode. |
L’ICH Q2(R1) donne des indications sur la méthodologie à appliquer pour chaque critère de validation. Malheureusement, ces indications restent souvent très floues suivant la méthode analytique utilisée.
C’est grâce à son expérience, qu’Efor propose un accompagnement de qualité dans cette démarche de validation de méthodes analytiques, en proposant un service adapté pour les besoins de nos clients issus du secteur pharmaceutique.
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